Vendée Globe : Bientôt l'hémisphère sud pour l'ensemble de la flotte / Vendee
Pendant que devant, les marins les plus rapides continuent à accélérer en se rapprochant un peu plus de la route directe, les derniers concurrents s'extirpent avec peine des griffes du pot au noir. Bientôt, tous les skippers de ce septième Vendée Globe navigueront la tête à l'envers.
© Liot / DPPI / Initiatives
Flashé à près de 16 noeuds sur la dernière heure, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) accélère ! Profitant d'une légère rotation du vent, passé de sud-est à est, il peut libérer un peu plus la puissance de son monocoque, particulièrement performant avec ces angles de vent. Même si la brise reste légère, entre 10 et 15 noeuds toujours, les bateaux les plus récents ont une formidable capacité à glisser dans ces conditions comme en atteste son plus dangereux poursuivant. A 14 noeuds sur la dernière heure, François Gabart (MACIF) affiche même une meilleure VMG (Velocity Made Good) ou vitesse de rapprochement au but, un meilleur angle par rapport à la route théorique la plus courte. Ces dernières 24 h, le talentueux dauphin affiche la plus belle progression, avec près de 310 milles parcourus au soleil ou sous la pleine lune. Il n'a repris que 5 milles sur le leader depuis le dernier classement mais c'est suffisant pour montrer au skipper de Banque Populaire qu'il n'a pas d'autre choix que de surveiller en permanence son tableau arrière. Depuis plusieurs jours sur le même bord, les marins aux avant-postes, dans une mer très agréable et un vent modéré n'oublie pas que cette descente vers le sud est une âpre course de vitesse, sans véritable option météorologique stratégique pour l'instant. Troisième, Vincent Riou (PRB) maintient le rythme également, à 70 milles du leader.
Dans son sillage, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) met également du charbon et enchaîne les journées autour des 300 milles. Un bon rythme que peinent à suivre Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), toujours en proie à des soucis de génois et de pilote automatique et Alex Thomson (Hugo Boss), dont le plan Farr de 2007 affiche des vitesses légèrement en retrait dans ce type de vent léger. Il progressait ce matin à près de 11 noeuds à 135 milles du leader. Le groupe des tontons chasseurs, emmené par Mike Golding (Gamesa), suivi de Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre (Mirabaud), continue à perdre un peu de terrain, la faute à un décalage dans l'est qui lui rallonge la route.
Trois nouveaux bateaux dans l'hémisphère sud
A près de 600 milles du leader, Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) s'est extrait des griffes du pot au noir sans trop de difficultés, grâce à un passage ouest qui, tout comme à Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur), lui a bien réussi. Les deux skippers ont passé l'équateur dans la nuit, à 22 h 25 hier pour le skipper espagnol et 4 h 45 ce matin pour le français, qui continue à mener son plan Lombard de 1998 avec beaucoup de brio. Même s'il a passé l'équateur avant lui, à 1 h 44 cette nuit, Arnaud Boissières n'a pas eu la même chance. Son passage douloureux de la zone de convergence intertropicale lui à fait perdre beaucoup de terrain. A 682 milles du leader ce matin, il semblait cependant retrouver un peu le moral et l'humour qui le caractérise.
« Bonsoir, désolé de vous réveiller mais cette nuit j'ai été flashé à 1 h 44 TU. Je n'ai vu personne alors j'ai pris une photo pour immortaliser un tel moment. Un saucisson d'Auvergne a été dégusté (il en reste pour l'apéro de samedi midi)'. J'en avait fait le cadeau à Neptune cet après midi pour demander mon passage (un petit morceau!!!) On dirait bien le Sud (comme dit Joe Dassin) ,il fait chaud ,mais FRANCHEMENT, c'est bien agréable. Un peu penché quand même ce qui occasionne des petites glissades dans le bateau assez improbables et amusantes (ambiance toboggan). Bon allez retournez vous coucher demain samedi, et samedi, c'est tennis ,pétanque ou juste repos pour vous amis terriens. Arnaud du bord de sa veranda volante», s'amusait le skipper dans son message de la nuit. Il en est un autre qui semblait beaucoup moins s'amuser, toujours aux prises avec un pot au noir qui semble l'avoir suivi dans sa route est. Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) semble pourtant avoir beaucoup manoeuvré dans la nuit pour s'extraire au mieux de cette zone erratique. Il accusait ce matin 731 milles de retard sur Armel Le Cléac'h. Un constat très cruel après tous les efforts consentis pour revenir dans la course. A 80 milles de l'équateur ce matin, il est le seul concurrent avec Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) encore dans l'hémisphère nord. Le skipper franco-italien, auteur ces derniers jours des plus belles progressions, affichait la plus faible ce matin, avec seulement 102 milles parcourus en 24 h. Sûrement pas de quoi entamer le moral inoxydable du skipper !
Les Sables-d'Olonne (85)